PROBLÈMATIQUE

L’agriculture et l’élevage constituent dans le monde agricole, deux secteurs complémentaires dont la vie symbiotique procure un meilleur rendement aux deux parties. Cependant, la cohabitation n’est toujours par facile voir presque impossible entre les acteurs de ces deux secteurs. En effet, l’aliment de base des ruminants (les bovins, ovins, caprins) est le fourrage. Ainsi, nourrir un troupeau de grand effectif de ruminant nécessite une disponibilité fourragère en quantité, en qualité et surtout en permanence. Paradoxalement, la croissance démographique et la promotion de l’agriculture ne cessent de réduire et de fragiliser les espaces pâturables. Contrains, les éleveurs, dans la quête du pâturage se retrouvent volontairement ou involontairement dans les champs des agriculteurs, occasionnant d’important dégâts dans les champs. Cette situation depuis des années est source de dangereux conflits occasionnant de lourdes pertes matériels et en vie humaines.

Etat des connaissances

Au Bénin, l’élevage représente la seconde activité agricole après les productions végétales. Importante source dans l’alimentation humaine de par sa production de viande et de lait, l’élevage de ruminant constitue une source d’activités très importantes pour les éleveurs et les agriculteurs FAO (2009) en particulier ceux du nord-est Bénin (Dehoux et Hounsou-Ve, 1993) où se trouve concentrée une part importante de l’effectif bovin du pays (FAO, 2016). Au Bénin, l’élevage des bovins, ovins et caprins est basé sur le système traditionnel, système dans lequel l’alimentation des animaux provient essentiellement de l’exploitation des pâturages naturels (Dehoux et Hounsou-Ve, 1993). Le développement et l’expansion des activités de l’agriculture et de l’élevage ont dégradé les ressources naturelles (Schleich et al., 1994) avec pour corollaire la réduction de l’offre fourragère (Djenontin et al., 2009) qui est essentiellement fournie par les parcours naturels au Nord-Est du Bénin (Dehoux et Hounsou-Ve, 1993; De Haan, 1997). La diminution de la biomasse fourragère et la baisse progressive de la valeur nutritive des pâturages naturels en saison sèche entraînent des carences nutritionnelles chez les animaux (Breman et Niangado, 1994). L’élevage des ruminants au Bénin se trouve ainsi heurter au désir de la promotion de l’agriculture et de la pression démographique. En conséquence, l'élevage est principalement limité par les pénuries alimentaires, surtout pendant la saison sèche (Musco et al., 2016). Celui des bovins en particulier repose principalement sur l'utilisation extensive de pâturages naturels, qui ne sont disponibles que pendant la saison des pluies (Lesse, 2016). Cependant, les entreprises de fabrique d’aliment ne s’intéressent qu’aux monogastriques (les aliments granulés ou farineux pour les élevages avicoles, cunicoles ou porcins). En effet, l’offre de l’agriculture locale étant insuffisant pour l’alimentation humaine, produire des aliments (fourrage) pour l’alimentation animale ne semble pas évident. Cela nous amène donc à repenser les modes de production car il semble difficile de se contenter des parcours naturels.

Priorités d’intervention

Il s’avère  nécessaire de mettre en place un jardin pastoral pour la production d’aliments (foin, ensilage et bloque multi-nutritionnel) des polygastriques (ruminants) pour maintenir le niveau de performance des animaux au cours des saisons déficitaires. Afin de résilier aux déficits fourragers et les conflits récurrents entre les éleveurs et agriculteurs.

But et objectifs

L’ultime but de ce projet, est de redonner espoir aux éleveurs de ruminant à travers une garantir de l’aliment pour leur troupeaux.

De façon spécifique, il s’agira :

• d’installer un pâturage artificiel dans un système intensif
• réaliser à partir du pâturage des réserves alimentaire sous forme de foin
• réaliser à partir du pâturage des réserves alimentaire sous forme d’ensilage
• réaliser à partir du pâturage et des résidus de récolte et sous-produits agro-industriels des réserves alimentaire sous forme de bloque multi-nutritionnel

Activités prévues

Pour atteindre ces objectifs, la démarche méthodologique suivante sera adoptée :

La sécurisation foncière du domaine devant abriter le projet qui est d’environ 50 hectares. Ce domaine est situé dans le Nord-est du Bénin compte tenu de la disponibilité foncière et la concentration des pasteurs dans cette zone.

Recherche documentaire et enquête auprès des éleveurs pour le recensement des fourrages les plus appétés par les animaux. Au cours de cette enquête, une sensibilisation des éleveurs commencera sur la mise en place du projet. Il suivra les travaux d’aménagement du terrain (le nettoyage, le labour, l’installation des parcelles fourragères et infrastructures de travail, acquisition des équipements de travail).

Résultats attendus

Nous comptons à travers ce projet :

• réussir le pari de la sédentarisation des troupeaux surtout dans les zones de grande production agricole
• faciliter les travaux de recherche sur les ruminants des chercheurs qui gardent les animaux en stabulation pour leurs travaux.
• Réduire les conflits entre les agriculteurs et les éleveurs